En attente à un arrêt de tram en train d’écrire un nouveau billet râlant sur la Stib. Un jeune gars m’accoste pour me demander une ‘tite pièce. Propre sur lui, l’air sympa. Je lui souris en fouillant mes poches. Et je lui demande si ça n’est pas trop compliqué de demander de l’argent. Il me sourit en levant les yeux au ciel. Il ne peut pas faire autrement, me dit-il. Je lui demande où il loge. Dans des services sociaux, dehors, dans des halls d’immeuble. Il fait -1…
Il continue en m’expliquant que c’est compliqué. Oui, il a de la famille. Mais son père est alcoolo. Et sa mère est morte. Je refouille mes poches, pour lui donner le reste de ma monnaie. Je dois lui avoir laissé cinq euros en tout et pour tout. Inespéré pour lui. Mais qu’est-ce que cinq euros quand on ne sait pas où loger ?
Mon tram arrive. C’est la première fois, je crois, que je regrette qu’un tram arrive. J’y suis monté pourtant. Et ce jeune gars a poursuivi son périple désabusé, à la recherche d’une autre ‘tite pièce. C’est Noël. Et c’est triste.