Attention aux arnaques de la SNCB !

Posté le 10 mai 2010 dans Divers

Imaginez que vous rentrez dans un magasin. Vous demandez un produit. On vous accueille en disant que Mais oui mon cher monsieur, il y a un distributeur automatique au sous-sol. Vous allez audit sous-sol et trouvez ledit distributeur. Vous insérez 3,40 euro, mais ça ne marche pas. Et le bouton pour restituer la monnaie ne rend rien. Qu’à cela ne tienne, vous êtes pressé, et confiant à l’égard de l’honnêteté du commerçant, qui est connu. Vous insérez à nouveau 4 euro, pour le même résultat : rien et pas de retour monnaie. Le bilan est simple : vous avez perdu 7,40 euro et en échange vous n’avez rien. Vous retournez voir le commerçant, qui vous explique que “Ah oui, c’est la nouvelle politique de la maison. On fait des économies, et donc on ne s’occupe plus des distributeurs automatiques. Y a plus rien dedans…” Vous vous étonnez d’un tel aplomb, mais le gars vous coupe aussi sec, en précisant que bien sûr vous pouvez porter plainte. Et d’ailleurs, il vous tend le formulaire adéquat, avec un cynisme extraordinaire. Et mes 7,40 euro ?…

Amis lecteurs, je suis persuadé à ce stade-ci que bon nombre d’entre vous seraient fâchés si d’aventure il leur arrivait cette mésaventure. Non ?

Eh bien, elle m’est arrivée. Ce n’était pas un magasin, mais la Gare Centrale. Et le distributeur en question était une consigne automatique. Il y en a toute une kyrielle au sous-sol de la gare. Je recevais un collaborateur roumain. Premiers pas en Belgique. Dans le train en provenance de l’aéroport, il m’explique la vie à Bucarest. Oui, Ceaucescu était un tyran sanguinaire et fou. Mais maintenant ça n’est pas nécessairement mieux. La corruption a généré beaucoup de dysfonctionnements et de pauvreté. Le gars regarde émerveillé l’entrée de la ville, les immeubles, la pub, les bagnoles. Je veux lui montrer la Grand-Place, Manneken Pis et les Galeries royales. On a une ou deux heures devant nous. On va donc laisser les bagages à la consigne.
Et voilà donc comment ça s’est passé. Au guichet, on m’a fait de la monnaie pour me permettre de perdre mes 7,40 euro dans la fente. Et c’est à ce même guichet qu’on m’a donné le formulaire pour porter plainte, en me précisant que bien sûr les consignes ne fonctionnent plus. La nouvelle politique de la maison aurait-elle changé le temps que j’aille jusqu’au sous-sol, ce dimanche après-midi ? Non, non, c’est comme ça : payez, n’ayez rien, soyez fâché, et portez plainte. La SNCB a besoin de faire rentrer des fonds.

Mon ami Constantin le Roumain ne comprenait pas. Je crois qu’à un certain moment, il a cru reconnaître les restes de Ceaucescu au fond d’une consigne. Et un mec de la Securitate derrière le guichet. Tu vois, Constantin, nous aussi, on a nos génies des Carpates.

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