Certains se souviendront que je vis un véritable drame : ma rue est à 95% sur la commune de Saint-Gilles mais le sort a voulu que ma maison soit du mauvais côté d’un bizarre découpage administratif qui trace la frontière entre Saint-Gilles et Forest à deux pas de chez moi. Honte à moi, je suis Forestois dans une rue Saint-Gilloise. La trace se voit à l’oeil nu. Les balayeurs de rue saint-gillois sont efficaces chez eux, tandis que les forestois ne se souviennent de l’existence de cette enclave qu’au moment des étrennes. C’est un souci quotidien, dans la mesure où les balayeurs saint-gillois ignorent forcément les crottes pourtant saint-gilloises déposées sur nos sales trottoirs forestois… (Voir à ce sujet un vieux billet encore d’actualité.)
Eh bien le sort funeste a encore frappé. Les poubelles s’amoncellent devant chez moi depuis plus d’une semaine, donnant un air de Naples à ma rue Antoine Bréart, juste en face de la bien nommée rue Garibaldi.
Un petit mot d’explication s’impose.
Où mettre les déchets verts ? A la décharge pardi ! Mais quand avons-nous le temps de nous occuper de nos jardins ? Ben, le week-end, non ? Et quand la décharge est-elle fermée ? Du samedi 15h45 au mardi matin. Ah. Belle adéquation. C’est un peu comme si un magasin de ski n’était ouvert qu’en juillet.
Bon, mais Bruxelles Propreté a plus d’un tour dans son sac vert. Et organise un ramassage des déchets de jardin le dimanche après-midi. Toutefois pas à Saint-Gilles, allez savoir pourquoi, mais bien à Forest. Pas de problème donc. Soyons, pour une fois, fiers d’être Forestois. On s’en inquiète quand même en téléphonant préventivement, histoire de vérifier qu’ils ne risquent pas de nous oublier, comme les balayeurs forestois. On nous donne le blanc-seing à propos de nos sacs verts. Qui trônent donc depuis chez nous depuis plus d’une semaine.
Depuis plus d’une semaine, tous les jours nous téléphonons à Bruxelles Propreté. Tous les jours, on nous répond aimablement qu’ils vont passer. Même en priorité ce dimanche. On est lundi matin. Je viens d’entendre les camions poubelle passer. J’ai osé un oeil par la fenêtre. Eh bien, oui, nos sacs verts sont toujours là. Ce sont les rats qui seront contents.
Allez, je vais écrire un billet et l’envoyer à mes amis facebookiens Charles (Picqué), Evelyne (Huytebroeck) et Luckas (Vander Taelen), ainsi qu’à ma copine et échevine Marianne Courtois qui ne connaît pas fb. Et au passage, je l’enverrais bien aussi à Berlusconi. Hé, Silvio, tu te souviens de Garibaldi ? Eh bien, il est temps d’envisager une nouvelle opération mani polite…