Ce n’est que depuis pas tellement longtemps, finalement, que l’on se préoccupe de l’accessibilité des lieux publics pour les handicapés, les poussettes, les personnes âgées, mais aussi pour toute personne qui se déplace avec des valises à roulettes. Cela fait beaucoup de monde, mais ça n’est pas toujours évident d’adapter des lieux ancestraux. Ça coûte cher.
Les transports en commun n’échappent pas à la règle. Et c’est normal. Les personnes fragilisées doivent trouver dans l’organisation des transports publics de quoi faciliter leurs déplacements et ne pas les rendre plus pénibles encore.
Et pourtant.
Récemment, la STIB (transports bruxellois) a aménagé un arrêt un peu particulier, avenue Churchill, obligeant ses clients à changer de tram en pleine ligne droite. Le 3 s’arrête, vous en descendez et vous rejoignez le 23 ou le 24 en faisant une vingtaine de mètres à pied. Soit. Mais l’architecte ou le maître d’œuvre, je ne sais pas, a voulu « faire joli ». En mettant des pierres de dimensions et de formes différentes pour tracer le chemin d’un tram à l’autre. Entre ces pierres, le gazon. C’est totalement stupide. N’importe quelle roulette, de siège, de poussettes ou de valise, s’y emmêle les pinceaux. Un talon haut se brise aussi sec. Un aveugle se ramasse inévitablement une pelle. Un bébé s’y trouve littéralement secoué dans tous les sens.
Faire joli, c’est bien. Faire joli et respectueux des autres, c’est nettement mieux.