Facebook fait souvent l’objet de critiques somme toutes souvent acceptables : les propos qui s’y lisent sont futiles, sans aucun intérêt et passablement idiots. Allez, reconnaissons que c’est parfois vrai.
Mais que dire des commentaires que l’on trouve dans les forums des journaux ? La toute grande majorité relève de la pire bêtise et de la méchanceté la plus crasse. Et comme ils sont signés de pseudos, ces croisés moralisateurs en herbe émettent des jugements à la mords-moi-l’nœud dans un anonymat totalement impuni. Aujourd’hui, le maintenant célèbre Docteur J’vais dire en prend pour son grade. L’article de La Libre est pourtant quand même triste. Le toubib reconnaît son erreur et explique qu’il n’en dort plus, que « sa copine » l’a quitté pour retourner chez son ex. Allez, après les sarcasmes, on se sent quand même assez compatissant à l’égard de ce pauvre gars. Qui n’a jamais fait de conneries ? Mais les lecteurs les plus actifs de La Libre, eux, ne le voient pas du même œil : charlatan, alcoolique, gros nul, zigoto… Des mots méchants, qui font mal, même s’ils cohabitent avec des appels au calme, à la compréhension, à la compassion.
Ce sont ces mêmes commentaires lapidaires et gratuits, illégitimes et exagérés, qui ont fait office de jugement sans appel de la note de la Stib, une note si controversée alors que franchement je n’y ai rien vu de choquant. Ces commentaires de tous ces Dupont-Lajoie aussi haineux qu’haïssables font du tort. A leurs victimes mais aussi à la démocratie.
Alors, si certains invoquent la connerie de certains posts sur Facebook pour en recommander la suppression, pourrait-on en arriver à préconiser l’interdiction des médias sous prétexte que leurs forums font l’apologie d’une pensée des plus poujadistes, voire racistes, réacs et extrémistes ? Bien sûr que non. Mais on pourrait certainement apporter une amélioration évidente : interdire les pseudos et empêcher l’anonymat. On peut dire de vraies conneries, mais il faut les signer !
On pourrait alors pasticher le titre du livre de Séguéla : Ne dites pas à ma mère que j’écris dans les Forums de La Libre… elle me croit pianiste dans un bordel…
un commentaire pour Et si on supprimait les médias ?
Ben oui, les courageux anonymes n’ont pas peur d’être haineux et bêtes. Amélie Nothomb estime qu’un message non signé n’existe tout simplement pas. Les sites et les journaux devraient les mettre aussitôt à la poubelle. Parce que je l’ai écrit, un de mes correspondants (évidemment anonyme) me conseille d’aller voir un psy. Je lui ai demandé pourquoi il se balade en burqa sur le net. Ouvrirait-il sa porte à quelqu’un qui se présenterait masqué chez lui?
Voir sur mon blog "Le grand complot" (10.05.2011), "Les humains se cachent pour écrire" (18.06.2009) et "Les roquets d’internet" (05.01.2008).