La Poste déménage

Posté le 13 juillet 2009 dans Divers

Comme une lettre à la poste ! D’où vient cette expression qui signifie que quelque chose est facile ? Je ne sais pas. Mais en tout état de cause, je suis convaincu que le génial inventeur de cette formule somme toute mensongère n’a pas l’habitude de fréquenter les files des guichets postaux. Il aurait été plus inspiré d’imaginer un “Comme un train à la SNCB”, un “Comme un gouvernement en Belgique” ou encore un “Comme un député wallon en mission à l’étranger”. Parce que franchement la Poste…
J’en reviens ! Et je ne suis pas de bonne humeur.

Notez que le mieux est incontestable. Je me souviens d’il y a quelques années où je m’étonnais qu’il n’y ait pas un système de numéros. On m’avait répondu que le Belge n’était pas prêt à cela. Ah. Il auraient donc fait des études anthropologiques pour décréter cela. Il va de soi que l’Allemand, l’Anglais et le Néo-Zélandais, pour ne prendre qu’eux, sont des gens disciplinés. Tandis que le Belge, tout le monde le sait, est infoutu de compter au-delà de un, ni de comprendre que c’est quand mieux comme à confesse : chacun son tour. J’imaginais alors le Belge, véreux jusqu’au bout des ongles, se lancer dans le trafic de numéros à la Poste. Dès le matin, des petits maffieux à la petite semaine venaient piquer tous les numéros, pour les revendre au marché noir. Joli business ! D’autant plus que lorsque je poursuivais mon étonnement en déplorant qu’ils n’aient pas installé un présentoir avec tous les formulaires vierges à remplir, comme pour un recommandé, le même guichetier m’avait répondu que les gens les volaient ! Mais voyons ! La belle affaire juteuse. Il n’y a pas de petits profits. Sait-on jamais, on pouvait revendre ces papiers au marchand de poissons du quartier.

Bon, apparemment la maffia s’est un peu calmée. Et la Poste en a profité pour s’inscrire dans la modernité : il y a un système de numéro et des présentoirs de formulaires. Ouf. Je n’avais toutefois pas besoin d’envoyer un recommandé, mais d’en réceptionner. Je fais donc la file, avec mon numéro arboré. Et j’entends les sonneries tonitruantes qui s’égrènent. C’est mon tour. Le guichetier me regarde de travers. Je devais aller à un autre bureau de poste ! Eh quoi, cela fait des années que je viens à ce bureau de poste, à 800 mètres de chez moi et où je peux aller à pied, et voilà qu’ils se mettent à déposer mes foutus recommandés dans un autre bureau à 2,5 km de chez moi ! Il y a quelque chose qui m’échappe. Mon guichetier me grogne quelque chose que je traduis comme “c’est pas mon problème, qu’est-ce que vous croyez, si vous êtes étonné par des trucs pareils c’est que vous croyez encore au Père Noël, au revoir, au suivant”. Et la sonnerie drelingue drelingue m’indique que le borborygme est fini.
Que s’est-il passé ? Y a-t-il eu des négociations au sein du Gouvernement fédéral qui ont abouti au fait que dorénavant Guilbert devrait aller chercher ses recommandés ailleurs ? Je ne sais pas. Toujours est-il que j’ai piqué tous leurs formulaires de recommandé. Je vais retapisser ma chambre, na !

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