La viande avariée et le degré d’alcool

Posté le 30 septembre 2009 dans Divers

Il y a quelques années encore, si vous preniez la phrase “La chair est faible mais l’esprit est fort“, et la traduisiez au moyen de traducteurs électroniques du français à l’anglais, et ensuite de l’anglais au russe, et enfin du russe au français, vous obteniez “La viande est avariée, mais la vodka est forte“… On se disait à l’époque qu’il fallait encore pas mal de boulot pour arriver à quelque chose de convenable. Pouvait mieux faire. Récemment encore, lorsque vous traduisiez par Google la page de présentation de la Maison Blanche, on vous parlait, en français, du Président Buisson et toute une série de conneries à l’avenant. L’amélioration n’était pas notable, et Bush prenait les allures d’un buisson ardent peut-être plus sympathique que la version originale.

J’ai récemment vérifié la qualité du français d’un texte traduit, par un “traducteur humain”, à partir de l’anglais. Bon, ça n’était pas terrible terrible. J’ai alors décidé de recourir aux services du traducteur de Google. Ca peut toujours aider. Un copié collé et en une seconde top chrono, un texte de plus de cinquante lignes apparaît sous vos yeux. Eh bien j’ai été stupéfait par la qualité de la traduction, bien souvent meilleure que celle de l’homme traducteur. Quelle évolution ! Le traducteur automatique comprenait le contexte. Comment traduiriez-vous West Bank ? La Banque de l’Ouest ? Eh bien non, la machine a compris qu’on parlait du Moyen Orient et qu’il s’agissait du nom de la Cisjordanie, la “rive ouest” du Jourdain. Ben tiens, j’ignorais.
Le pire c’est que la programmation qui est derrière n’a pas été confié à des traducteurs, mais à des moteurs de recherche, lesquelles vont consulter des milliards de pages dans des langues différentes. Impressionnant. Vous trouvez des possibilités de traduction dans nos langues bien sûr, mais aussi en swahili, en galicien ou en tagalog (?)…

Moi qui compte rédiger d’ici peu un billet sur la disparition prochaine de la profession de journaliste, eh bien au moins j’ai une piste pour eux : retravailler le style des traductions. Mais que vont faire les traducteurs ? ça je l’ignore. Ils mangeront de la vache enragée. Allez, avec un petit verre de vodka pour faire passer le goût.

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