Qui n’aime pas l’ambiance des dimanches sans voiture ? C’est superbe, génial, bon enfant. La ville telle qu’on l’aimerait pour toujours. Fini le bruit, bye bye la pollution. On passe d’un trottoir à l’autre pour marcher au soleil ou admirer les vitrines. On n’a plus peur pour ses enfants. On ne doit plus chercher à garer. On passe d’un tram à l’autre. La vie est guillerette.
Quelle drôle d’idée cependant. C’est un leurre, ces dimanches sans voiture. On fête la ville un jour par an, et le reste du temps, on ne peut plus admirer que les pare-chocs, les pots d’échappements, la gueule que tout le monde tire, les carrosseries qui nous frôlent de leur bon droit. 364 jours par an, c’est la priorité du plus fort.
Qui change de comportement par rapport à sa circulation en ville grâce aux dimanches sans voiture ? Personne. Ce soir, à 19h, la voiture individuelle reprend le pouvoir. Comme les potentats au lendemain du carnaval. Vivement le carnaval prochain, dans un an. Vivement ce monde utopique où la voiture individuelle sera définitivement rangée aux rayons des bizarreries de l’histoire.