Rendez-vous d’affaires l’autre jour dans une grande entreprise où j’ai mes habitudes. Tiens, il y a quelque chose de changé. On me demande une pièce d’identité. Et en échange on me donne un badge. Ah. Je m’exécute. Et mon rendez-vous se passe le mieux qui soit. On se quitte, on se serre la main, on se promet de se revoir bientôt.
Ce n’est évidemment que chez moi que je me demande ce que c’est que ce drôle de truc dans ma poche. Eh merde ! J’ai oublié de reprendre ma carte d’identité ! Je râle, je peste, j’ai la haine pour ce connard de petit con zélé de la sécurité qui s’est mis dans la tête de pondre cette nouvelle procédure qui n’emmerde finalement que les gens honnêtes. Mais j’ai la haine aussi pour toute cette grande entreprise, qui m’oblige, nettement plus tôt que prévu, à faire le déplacement.
Ca fait trois jours. Et je n’ai pas eu le temps d’y aller. Et je ne sais pas quand je pourrai. Et qu’est-ce que je fais, moi, si un flic me demande ma carte ? Je lui montre mon badge ? Je porte plainte pour vol de papiers officiels ? Que dit la Cour européenne de Justice contre cette atteinte à la vie privée ?
Y a des jours comme ça où on se dit que l’humanité est en train de foutre le camp de l’Humanité. C’est parfaitement le cas lorsqu’un client n’est reçu qu’à condition qu’il laisse en gage un document officiel. Triste monde.