Les photos !

Posté le 15 janvier 2023 dans Actualités

Je lis L’Obs. Un article sur la république des tortionnaires. Vous aurez compris : l’Iran.
Ce que raconte cet article de Sara Daniel est horrible. Et pourtant, on sait quasi tout déjà. Il n’y a plus de surprises, ce pays est l’enfer, un enfer dirigé par ces hommes qui sont sûrs de leur paradis. Les imbéciles, les salauds. Les scélérats qui croient pouvoir parler, agir et sévir au nom de Dieu.
Ce qui me frappe dans cet article, ce sont les photos. Des photos pile et face. Pile : les condamnés à mort. Pendant leur procès. Et après, cette horrible photo d’un pendu. A l’évidence des chouettes gars, ces condamnés à mort exécutés. Ils ont lutté. Parce qu’ils ne voyaient pas d’autre option. Dans moins d’un mois, il y aura 44 ans que les ayatollahs sont au pouvoir. 44 ans ! Dans ce pays où la moyenne d’âge est de 30 ans, la majorité des Iraniens n’ont connu que ces vieux débris débiles à la tête de leur État. Quelle option autre qu’une nouvelle révolution qui enverrait définitivement ces salauds à luche ?
Côté face, justement, ce sont ces rats puants fiers de leurs barbe et kalachnikov. Leurs bâtons et leurs fouets brandis avec le coran. La photo de ce juge qui trône devant une balance symbole de la justice est en tête d’article. Quel cynisme ! Je fixe ce mec et je le hais. Sait-il au moins que sans doute 100 % des lecteurs de L’Obs le haïssent au même moment ? Avec détermination. Avec espoir. Mais avec aussi si peu de puissance.

Comment se fait-il que la force d’une Humanité quasi unanime ne puisse pas avoir d’influence sur ces injustes ? C’est la preuve, malheureusement, que le monde ne le sera jamais, juste.Ah je me souviendrai toujours de ces images que l’on voyait à la télé de ce vieux sinistre de Khomeini à Neauphle-le-Château, près de Paris. Les journalistes se bousculaient pour écouter sa voix. Sa vision, sa morale, sa rigueur de triste sire. Il faisait peur. C’était en 78. J’étais jeune et c’étaient sans doute mes vrais premiers émois politiques. Oui, l’Argentine de Videla et l’Iran du shah me débectaient. Et oui, je considérais qu’il fallait en finir avec le régime du shah et de sa police politique, l’abominable Savak. Mais pas avec ce vieillard patibulaire grincheux qui promettait de revenir au moyen-âge !

Le shah est parti, les soucis hantent ! 1979, la révolution islamiste. Une année pivot qui a imprégné une belle partie du monde, y compris chez nous. L’année pivot du mal.

Alors oui, 44 ans après l’irruption de l’horreur, il faut montrer les photos !
Ce pauvre gars pendu, il ne faut pas en détourner les yeux. Son sacrifice – parce que c’en est un – il l’a fait pour ses compatriotes, ses amis, les femmes qui luttent. Pour cette jeune femme, Mahsa, 22 ans, qui a été assassinée pour une mèche de cheveux impudique. Mais comment une mèche de cheveux peut-elle être impudique ?! Oui, il faut oser regarder ces vies massacrées, les admirer avec tristesse et révolte. Les aimer.

Ah, ces mollahs qui ont de l’argent et des voitures blindées, comme le relate Sara Daniel, ils devraient figurer dans le musée des horreurs, à côté de Hitler, Staline, Pinochet. C’est leur place et ils ne devraient être que là. Pour eux, faire tomber le turban d’un mollah, acte de rébellion applaudi chez nous, mérite la peine de mort. La disparition du voile, pour eux, signifierait l’autorisation de l’homosexualité, la nudité des femmes et les actes sexuels en public. Mais que ces gens sont cons ! Totalement bêtes et totalement affreusement méchants.

On ne peut plus parler de l’Iran désormais sans parler de notre Olivier. Faut-il encore présenter Olivier Vandecasteele, cet humanitaire belge qui croupit dans une prison iranienne affublé d’une peine de 40 ans assortie de 74 coups de fouet ? L’horreur, la honte. Je ne sais pas si Olivier croit en Dieu mais en tout cas, si Dieu existe et qu’il mettait en file indienne l’ensemble des humains, eh bien sans doute qu’Olivier figurerait parmi les premiers, et les mollahs iraniens parmi les bons derniers. Les mauvais de la classe, c’est eux ! Au coin, les barbares !

On ne présente plus Olivier, sa photo est partout. Mais c’est sa photo d’avant qu’on connait et qu’on affiche sur les frontons, dans les journaux, sur les réseaux sociaux. Elle a même pris la place de bon nombre de photos de profil sur Facebook. Une photo d’un Olivier souriant et bien dans sa peau, avenant, sympa comme tout. Mais un Olivier qui n’est plus comme ça. Il a perdu du poids, le gars, a des cernes, est émacié, triste, désespéré. Comme l’étaient les prisonniers d’Auschwitz. C’est cette photo de l’horreur qu’il faudrait avoir le courage d’afficher. Non pas pour manquer à la dignité d’Olivier, oh que non. Mais pour témoigner du fait que justement sa dignité d’homme généreux a été saccagée, violée, détruite par ces mollahs de malheur.

Un encadré dans l’article de Sara Daniel présente l’interview d’une Iranienne responsable d’une ONG qui veut aider les prisonniers politiques d’Iran. Il y a fort à faire ! Interrogée sur son espoir de voir le régime des ayatollahs décliner, elle répond qu’elle n’y croit pas. Ça peut encore durer comme ça des mois, voire des années, dit-elle. C’est pour cela qu’il faut lier les deux images : celle des suppliciés iraniens et celle d’Olivier. Nous n’avons aucun pouvoir, mais nous devons agir ! Il faut sauver Olivier. De plus en plus de voix dénoncent l’inaction du gouvernement. Ou en tout cas la tiédeur de sa réaction. La mollesse face aux mollahs ! Oui, l’ambassadeur d’Iran à Bruxelles a été plus d’une fois convoqué. Ah oui. Et, on le suppose, quelque peu sermonné, bien diplomatiquement. Allez, votre Excellence, ce n’est pas chic ! Promettez-moi que vous ne le referez plus.Mais il s’en fout, le représentant des mollahs d’être convoqué plusieurs fois et même d’être sermonné !

Ce qu’il faudrait c’est que nos représentants à nous, notre ministre des Affaires étrangères et ses consœurs et confrères, aillent à Téhéran et disent qu’ils n’en repartiront pas sans Olivier et ses compagnons d’infortune européens.
Ross Perot, un milliardaire américain qui fut candidat aux présidentielles avec une réputation d’extrême droite, avait des employés en Iran. Juste avant la révolution islamiste, deux d’entre eux furent arrêtés et emprisonnés. Des otages, clairement. Craignant que le gouvernement américain ne sache rien faire, Perot monta un véritable commando, lequel, comme dans Homeland ou une série du même acabit, fit ce qu’il faut pour sauver les deux hommes. Cette histoire vraie est racontée dans « Comme un vol d’aigles » par Ken Follett.
Plus près de nous, en 2007, la toute récente et éphémère première dame de France, Cécilia Ciganer, épouse alors de Sarkozy, fit le forcing pour libérer les infirmières bulgares, otages de Kadhafi.
Alors ?… La parole, le dialogue, la raison, le bon sens, la démocratie, la justice, les mollahs ne comprennent pas ces mots. Ou en tout cas ils en ont une tout autre signification. A l’exacte opposée de la nôtre. Il faut donc une épreuve de force. Et le temps est compté. Déjà viennent-ils d’exécuter un Irano-Britannique, accusé comme Olivier d’être un espion. Ça n’en restera pas là ! tonne-t-on outre-Manche. La belle affaire. C’est comme les Ayatollahs aux mains pleines de sang des meurtres, lapidations, amputations, flagellations, viols qui s’offusquent devant les dessins de Charlie Hebdo et disent, eux aussi les hypocrites, qu’ils n’en resteront pas là. Non, non, on ne parle pas le même langage. Il faut donc celui de l’action. Et si un jour heureux, nos ministres peuvent faire revenir avec eux nos prisonniers de là-bas, sûr et certain qu’on aura mis une belle pierre à l’édifice que tous ces jeunes désespérés de là-bas tentent de construire avec leurs tripes et leur sang.

un commentaire pour Les photos !

  • Parfaitement d’accord avec toi, évidemment .
    On se doute bien que ces mollahs et ayatollahs n’ont aucun rapport avec le spirituel. Leurs seuls intérêts sont le pouvoir et l’argent et ils usent des moyens les plus violents pour les conserver. Mais en quel dieu croient les gens qui les suivent et les soutiennent ? Un dieu de sang, de haine et de violence, un dieu barbare étranger à toute notion d’humanité ? Je vomis les dieux et plus encore leurs soi disants porte-parole.

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