Avenue Louise, arrêt Bailly, je prends le 94 une fin d’après-midi. Quatre arrêts plus loin, il s’arrête. Terminus, tout le monde descend. La Stib a inventé les terminus intermédiaires. J’obtempère, comme tout le monde. En râlant évidemment. On attend. Cinq minutes, dix minutes. Un autre 94 arrive. Bondé. On y monte, mais on a bien sûr perdu nos places assises. Ca n’est pas grave de toute façon, vu que x arrêts plus loin, rebelotte, terminus intermédiaire. Je m’en inquiète auprès du chauffeur. Ben, écoutez, me dit-il, j’ai terminé mon service, alors on me dit de rentrer au dépôt. J’obéis… Et en effet il repart dans l’autre sens, pendant que tous ses clients attendent, en râlant, le 94 suivant. Dix minutes, douze minutes…
Ce n’est qu’après que le bon tram arrive enfin, qui me mène à destination. Trois trams et trois attentes pour une demi-ligne. C’est beaucoup. On critique les sauts de puce en avion. On ignorait que la Stib les avait inventés pour ses trams.
Autre expérience sur une autre ligne. Toute droite. Naturelle. Le 23 qui se mue en 3 avec ces terminus intermédiaires qui semblent la spécialité de la Stib. Un peu comme si en plein milieu du trajet, le Thalys Bruxelles – Paris s’arrêtait, vous obligeant à changer de train. Cette fois-ci, j’embarque à Petillon. Je dois descendre à Buyl. 19h20. Devant moi passent quatre trams qui tous stoppent à Buyl. Avec plein de passagers qui doivent descendre. Et qui râlent bien sûr. Connaissez-vous un synonyme de passager ? Temporaire. Et un antonyme de client ? Usager.
Alors que la planète sait qu’elle doit s’organiser pour lutter contre les changements climatiques, les transports bruxellois prétendent s’y mettre. Mais eux, c’est avec des sauts de puce.
Usagé, je le suis. J’ai mis 53 minutes pour un trajet de 2,5 km, que Viamichelin annonce en six minutes…