Franchement ! Prenons la liaison Bruxelles-Copenhague, à la mode actuellement : y aller en train produit 14,2 kg de CO2 par passager. En voiture, trois fois plus : 43,6 kg. Et en avion, près de six fois plus : 82,4 kg (En tenant compte à chaque fois d’une occupation maximale.)
Quel est le mode de transport le plus confortable ? Le train. Quel est le plus dangereux ? La voiture.
Qui peut bénéficier d’un chauffeur et dès lors faire autre chose que bêtement regarder devant soi ? Les gens très riches en voiture, et tous les passagers de transports en commun.
Imaginons que depuis un siècle, tout ce qui a été investi dans la voiture (construction de routes et d’autoroutes, achat de voitures, signalisation routière, sécurité sociale pour accidentés, essence, garages personnels, parkings, assurances, cours d’auto-école, contrôle technique, police de la route, murs antibruit, tunnels et viaducs routiers, caravanes, postes de péage, etc), tous des investissements qui ont enlaidi terriblement l’environnement, pollué et atteint à la qualité de la vie, imaginons donc que ces milliards de milliards de dollars aient plutôt été investis dans le transport collectif. Des visionnaires, alors, auraient eu l’intelligence de considérer qu’à un certain moment, les voies seraient saturées et que la planète serait sur-polluée. Ils auraient alors convaincu les décideurs que la dernière chose à faire était d’investir dans le transport individuel. Depuis un siècle, on aurait tous adopté une position tout autant intelligente que “citoyenne”, basée sur le fait qu’on serait franchement bien cons d’imaginer que notre liberté consiste à rester coincé dans un cube de métal derrière un autre cube de métal, moche, bruyant et polluant.
Imaginons le formidable réseau de transports en commun que l’on aurait avec ces milliards de milliards. Complet et confortable. On pourrait aller partout avec chauffeur. Nos achats seraient transportés à domicile. Nos enfants pourraient aller à l’école en toute sécurité. Nous aurions moins mal au dos et serions moins obèses. Les rues seraient plus belles, plus propres, moins bruyantes. La société serait sans doute plus solidaire et moins égoïste. Et on n’aurait pas à se demander par quel moyen aller à un Sommet de Copenhague qui aurait moins de raison d’être.