J’ai déjà dit ici mon plaisir à écouter mon ami Paul Hermant sur La Première. Le “chroniqueur aux halètements nourriciers” nous distille ses observations avec brio tous les matins vers 7h17 en terminant systématiquement par un “Allez belle journée et surtout bonne chance !…” Avant, Sophie, qui animait Matin Première, avait toujours un mot subtil, qui poursuivait la réflexion de Paul. Mais Sophie a été remplacée par Pascal qui, lui, tonne systématiquement un “Paul Hermant sur La Première !”, qui pourrait faire penser au “Et ma botte de poireaux à moins d’un euro !” du premier maraîcher venu.
En fait, ça vaut le coup d’écouter ce Pascal Claude. Impossible de fainéanter au lit avec lui. Avec son accent tonique une syllabe sur deux, il se fait un honneur à ce que tous ses auditeurs sachent l’heure en permanence. Et comme cette heure, comme de bien entendu, change toutes les minutes, eh bien, il nous l’annonce chaque fois qu’il en a la possibilité, comme si c’était en exclusivité. Ce matin, il nous a tenu au courant de l’avancement de l’horloge à 7h15, 7h18, 7h20, 7h22, 7h24, 7h25, 7h28, 7h31, 7h35, 7h40, 7h41 et 7h43. A 7h43 pile poil j’étais debout, quasi au garde-à-vous, en train de gueuler “Oui Monsieur, j’ai compris, il est 7h43 !!!” Ce gars est une horloge parlante à lui tout seul ! En plus, il n’annonce pas l’heure comme ça, d’une manière somme toute anecdotique, au passage, sachant de toute façon que l’info qu’il était en train de nous livrer deviendrait vite obsolète. Non, non, c’est une information de toute importance, comme si des avions s’étaient crashés dans la tour de la RTBF, comme s’il neigeait en plein été ou comme si Michel Daerden s’était inscrit aux alcooliques anonymes. Comme pour nous culpabiliser du fait qu’on ne se rend même pas compte que l’heure n’est plus la même qu’il y a soixante secondes. Ouf. Des semaines qui commencent comme ça, ça fatigue. Demain, je me réveille avec les communiqués pour colombophiles, deux poutrelles levées et fruits et légumes caisse trois…