Tiens, au fait, il y a longtemps que je n’ai plus parlé de La Poste ici. Ça me manquait. Parce que j’adore La Poste ! Et plus que tout, ce que j’affectionne c’est recevoir des recommandés. Cette fois-ci, j’en avais deux, mais mais mais… on me gâte !
Je vais donc à La Poste, mes deux bordereaux à la boutonnière, je prends un ticket et patiente ce qu’il faut, popom popom. Ah, c’est mon tour, nettement plus vite que je ne pensais. Même pas eu le temps de compter jusqu’à 100.000, c’est dire. Mon brave guichetier m’accueille avec son sourire d’hygiaphone atteint de la grippe H1N1. D’un geste consciencieux, il s’esquinte à codebarrer tout, mon ticket, mes bordereaux, ma boutonnière, sa plante verte. Il fourre ma carte d’identité dans son lecteur de carte, comme une vulgaire tranche de pain rassis dans un toaster. Je n’ose pas lui demander au nom de quoi il lit optiquement ma carte d’identité. Il veut me souhaiter bon anniversaire ? Connaître mes mensurations ? Savoir où je crèche ? Mais bon, je ne suis pas contraire, je n’ai rien à cacher et veux simplement mes deux recommandés.
Mais il ne m’en amène qu’un. Quoi ? On n’a maintenant plus qu’un recommandé pour deux bordereaux ? Comme un tonneau de Vizir Monsieur Propre contre deux tonneaux produit blanc ? Ben non, me dit ce guichetier un peu gêné aux entournures, le deuxième recommandé vous devez aller le chercher dans un autre bureau.
Je vois bien que son crayon frétille derrière son oreille. Il est contrarié, le bougre. Je ne vais pas me disputer avec lui, mais je ne comprends pas. Lui non plus, donc tout va bien. C’est comme ça. C’est La Poste qui, après la Stib, s’amuse à rigoler avec sa clientèle. Dorénavant, vous devrez aller chercher vos recommandés dans des bureaux différents. Les voyages forment la jeunesse. Et le changement, ça oblige à se remettre en question. Et ça fait visiter de nouveaux quartiers. Et puis de toute façon vous n’avez rien d’autre à faire, c’est évident. Allez, faire quelques malheureux kilomètres supplémentaires, hériter d’un nouveau ticket, vous êtes gâté, compter même pas jusque 100.000, codebarrer et lecturopter tout, et voilà, rien de plus, et vous avez votre tout nouveau recommandé dans les mains. Magique !
Je me risque quand même à poser la question à ma nouvelle guichetière. Pourquoi deux bureaux différents ? Ah ça, mon cher monsieur, c’est à la Distribution qu’il faut le demander. Et elle est où, cette madame la Distribution ? Ah, ça, c’est dans un autre bureau ! Vous voulez y aller ? Non, non, ça va, je vais me passer de toute réclamation. Ils risquent de me répondre par recommandé.