Stop !

Posté le 16 mars 2008 dans Divers

Avec ma manie de tout faire en transports en commun, je suis bien obligé de reconnaître que parfois ça coince. Une réunion qui commence en retard termine souvent en retard, et met du coup en péril la ponctualité de la suivante. Ce fut le cas pour moi ce vendredi après-midi à Louvain-la-Neuve. L’heure avance et je blêmis. Je vais rater mon train pour Bruxelles et serai donc en retard à mon autre rendez-vous. Or, je ne le peux pas. Sous aucun prétexte.
Je cours jusqu’à la station de bus. Il y en a un qui démarre quand j’arrive. Le suivant part dans 25 minutes. Trop tard. Pas de taxis à l’horizon. Merde merde merde merde. Je demande à un conducteur s’il connaît des taxis. Oui, me dit-il : à la gare d’Ottignies. Une heure à pied ? Merde merde. Le gars est sympa. C’est un Algérien. Tous les Algériens sont mes amis. Hamdulilah, saha, chocrane, beslama. Il me dépose à l’entrée de l’autoroute.
Près de trente ans après mon dernier épisode d’autostop, me voilà affublé d’un A4 griffonné « BRU ». Souvenir de jeunesse. Si ce n’est que c’est la première fois que je fais du stop en costume. Je me sens un peu con à supplier ces automobilistes. Allez, je l’avoue : je me tape un tantinet la honte.
Une camionnette brinquebalante s’arrête. Deux jeunes gars hilares. Comme il y a trente ans. Le passager, à dix centimètres de moi derrière sa vitre encore levée, se roule consciencieusement un énorme pétard. Il me sourit. Et j’embarque. Comme il y a trente ans.

On a papoté tout le trajet. Un peu de tout. Business, voyages, communication, politique. Je suis arrivé à l’heure. Pile poil. Je n’aurais pas fait mieux en hélicoptère. Merci les gars, on se reverra.

un commentaire pour Stop !

  • Dison's Mill Farmer dit :

    C’était autant d’une Chrysler qui ne voyageait.
    C’était au temps d’un Rhésus positif et guilleret.
    C’était tôt tant Techspace chahutait.
    C’était auto qui Guilbert reconduisait.

    Le temps du confort absolu, où Jef le chauffeur "droppait" à l’heure le formateur aux Tchantchès Guillemins. C’eût été à Waremme qu’il l’aurait fait. Fallait-il qu’il soit encore debout, aphone éthiquement. En d’autres termes : Si si il est levé … Ouf …

    C’était encore l’époque où l’image sinistre des quais s’anamorphosait sur le corset pur plastic des dames d’en face, que même Bertrand aurait envié. Celles dont la plastique faisait dégouliner Nestor. Celles au destin fragile et à la vertu bafouée, rêvant d’une gloire illusoire qu’elles pourraient tirer de la mégalomanie calatravesque des barons de la place : vitrine des trains à grande vitesse qui passent, grande vitrine du train-train des passes en vitesse.

    C’était le temps d’un soir, d’un Pierre ne sachant plus s’il rentrait à la gare du Midi ou du Centre, déboussolé par un anniversaire qui avait perdu le Nord avant de le faire rire.

    C’était le temps d’un TRAnsport aux moyens MULTIples. D’une logistique en berline luxueuse d’une telle efficacité, qu’elle pouvait le mener de la gare au port, en passant sur le pont Kapla ou quasi plat sans soupirs. Le transporter de l’arrêt de bus, à La Reid tout court, sans même être assoiffé d’avoir Ménobu.
    Le temps ne comptait pas, la patience une vertu partagée et consommée sans modération … enfin presque.

    Quoi ? Que m’arrive-t-il ? Quel fil rouge conducteur ? De quelle locomotive ? Sur quel bouton blanc de la vertu retrouvée ? Mais qui est le con qui a fait sauter le train ? A moins qu’il ait mis le pont tout à plat, en faisant sauter la légion sur le col, le costume et même le col Wezi… !? Merde, merde, merde…Mer d’alors !

    Je ne suis qu’un fumeur de Havane, mais tout de même : était-ce vraiment une gare pour qu’un simple pétard ait su la transformer si considérablement ? Et qu’est devenue toute cette communauté réduite aux acquêts… heu aux aguets, au quai … OK, interlope quoi !

    Ma vue se trouble. Je ne sais plus si c’est un algérien qui me sourit en roulant un pétard derrière une vitre levée, ou si je souris face à une égérie en pétard qui se lève derrière la vitre. Est-ce qu’on se les roule en Béhème en suçant de la Pauline à risque ? Ou roule-t-on en A4 en sirotant de la BRU ?

    Je ne sais plus, je vacille, je perds pied sans l’avoir pris. Et qui est ce cerf rose, avec enfilée sur un bois une bouteille de péquet ne valant même pas dix cors au pied d’avoir marché 25 minutes ? Quoi ? Que dit-il ?
    In the God ?? Que nenni valet : Vade retro satanas !!

    Adieu, monde cruel ! Pourvu que ce ne soit pas un pétard mouillé !
    Merci les gars, pourvu qu’on se revoit !

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