Parfois, au vu des réactions à mes billets, sur mon blog ou sur facebook, je me pose vraiment cette question : Suis-je à ce point un râleur ?
Eh bien je ne pense pas.
Face à quelque chose qui dysfonctionne, il y a en gros trois attitudes possibles :
- La résignation. Que voulez-vous, le monde est comme ça… On n’y changera rien, il suffit de prendre patience. Et de faire preuve de compréhension.
- La révolte. La bombe ou le vote extrêmiste, ce qui, pour moi, revient au même. C’est, tout autant que la première attitude, ne pas croire au changement par les gens en place.
- Et la communication. Dire, exprimer, relever les faits et leur caractère anormal. Ne pas se satisfaire de la médiocrité, du dysfonctionnement. Mais pouvoir en rigoler.
Je préfère résolument cette troisième attitude, la seule à même, selon moi, de faire avancer les choses. Pour autant bien sûr que ça puisse être traité avec légèreté et humour, et non avec aigreur et poujadisme, ce qui est finalement assez ennuyant. Quand Bruxelles Propreté met près de trois semaines pour faire quelque chose qu’elle promet, tous les jours, de faire le jour-même, je trouve ça fondamentalement pitoyable et risible. Quand une serveuse me sert un produit avarié qu’elle me facture quand même “parce que la caisse enregistreuse ne permet pas d’annuler des commandes”, je ne peux m’empêcher de relever le manque complet d’orientation client. Et le ridicule de l’affaire. Lorsque je mets 52 minutes en tram pour faire un trajet qu’une voiture fait en six, j’estime normal de s’en étonner. Et de s’en moquer. Quand l’Etat met six mois pour m’envoyer “une autorisation d’exercer une activité qui ne requiert pas d’autorisation particulière” (sic), eh bien je me dis que si c’est à pleurer il vaut quand même mieux en rire, non ?
Ces petites turpitudes de la vie quotidiennes sont parfois idiotes et mineures. Mais elles ont des conséquences évidentes. Sur le fonctionnement de la société, sur le découragement, sur la perte des espoirs ou des illusions. Et aussi sur le développement durable. Voter Vlaams Belang ou Le Pen ne sert strictement à rien, que du contraire. Mais donner leur blanc seing sans rien dire aux responsables de ces petites gabegies serait tout autant idiot.
Me reste donc à espérer qu’avec moi vous trouvez tout cela améliorable. Et qu’en même temps ça nous fait sourire.
Autant rire que râler, non ?
4 commentaires pour Suis-je un râleur ?
Je te rassure Pierre, tu n’es pas un râleur… ou alors un amateur qui débute. Je reviens d’une semaine au véritable "pays des râleurs", la France !
Il suffit de les écouter parler (ils adorent ça), ils râlent sur tout.
Ca me rappelle les paroles d’une chanson connue de chez eux… "Râlons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé". Elle a du vraiment beaucoup les marquer.
A part ça, ils sont très sympas et leur pays est magnifique. Je ne vais quand même pas râler sur les râleurs ;-)))
Pierre,
ton blog n’est pas un espace de "râleries". Il est un exutoire, une catharsis.
Comme toi, je me plais à relever certains (dys)fonctionnements pour le moins particuliers. Et effectivement, il s’en trouve qui me hérissent tant le poil que je peste, je râle, j’exècre.
Mais pour la grande majorité, j’en ris et m’amuse à épingler le travers. Tout comme certains amis, clients ou partenaires, me font parfois remarquer mes propres (dys)fonctionnnements.
C’est bien d’en parler. Et tu le fais avec une plume dont je me délecte volontiers !
Et dis-toi en conclusion que l’effet cathartique ne fonctionne pas seulement sur l’auteur ; c’est aussi bon de lire que d’autres s’étonnent des mêmes choses 🙂
Bonjour , ai assité à votre matinée chez De Boeck ce mois d’août.
Ai bu vos paroles et avalé votre livre mais surtout souhaiterait une formation dans l’école dans le cadre des formations obligatoires.
Je ne sais comment vous contacter !
merci pour votre réponse
Sylvie VDH
Ecole Jacques Brel
Ecole Jacques Brel 02 421 19 10 !