Oups ! Ca tangue pas mal à quelques encablures de chez moi. Parvis de Saint-Gilles, début d’après-midi, une trentaine de jeunes brisent les vitres du commissariat et s’en prennent à une voiture de police. Le temps se couvre, un hélicoptère tourne dans le ciel, mais tout va bien. Le calme plat revient.
Mais le nuage poursuit sa route vers le nord. Un peu plus loin, à deux pas de “Ma Campagne”, une BMW s’en prend à une Mercedes. Ah ces Allemands !… Faut dire que la grosse roule trop lentement, qu’est-ce que c’est que ça ?! Trois gaillards sortent en rage de la BM et rouent de coups de foudre les deux occupants de la Mercedes. Non mais ! L’orage est toutefois de courte durée. Le temps d’un éclair, deux minutes max pour laisser les deux autres au milieu des rails du tram, le trio s’encourt vers d’autres cumulus.
La tempête se renforce en s’engouffrant Porte de Namur et se fracasse dans une bijouterie. Deux malfrats pleuvent sur le râble d’une famille, et les grêlent de coups de feu. Un mort, deux blessés, les truands arrêtés grâce à un ex garde du corps de Mobutu, anticyclone à ses heures.
Mais le grain continue à faire le gros dos et s’envole vers le nord, Schaerbeek, où ce méchant coup de froid s’attaque à une autre bijouterie, rue Philomène, un nom qui fait penser à la Bande à Bonnot. Encore une bijouterie ! Mais qu’ils arrêtent de la ramener comme ça, ces bijoutiers !… Un voleur reste dans les choux, l’autre est emmené sous bonne escorte à l’hôpital.
Voilà, la tempête s’est calmée, la nuit reprend ses droits. La capitale retrouve son beau fixe, et les Bruxellois sirotent leur whisky calmement au coin du feu, ah ces soirées encore fraîches de printemps !… J’écoute la météo à la radio. Que disent-ils de cette tornade ? Monsieur Météo nous assure de sa voix rassurante qu’il n’y a pas d’insécurité à Bruxelles, mais seulement un sentiment d’insécurité. Ouf ! Demain je pourrai sortir sans parapluie ! Tant mieux. Parce qu’on me l’a volé.