Vive le rattachisme ! Non au repoussisme !

Posté le 24 janvier 2009 dans Divers

Alors, les amis, mes voisins et moi on lance un nouveau mouvement : le rattachisme de Forest à Saint-Gilles.
Pour celles et ceux qui ignorent les turpitudes des Bruxellois, il faut savoir que l’agglomération bruxelloise est divisée en 19 communes, qui relèvent toutes de l’indépendance communale, même si elles se placent sous la tutelle de la Région de Bruxelles Capitale. Les communes sont très différentes l’une de l’autre : Saint-Josse par exemple s’étend royalement sur un kilomètre carré avec ses 23.000 habitants, alors que Bruxelles, que l’on appelle Bruxelles Ville, répartit ses 146.000 habitants sur près de 33 kilomètres carrés, avec un tracé qui ressemble à un monstre de Kid Paddle, comme on le voit sur la carte de la région.
C’est dire qu’en réalité il n’y a aucune logique géographique, sociologique ou administrative au découpage des communes. Seules interviennent des raisons historiques, liées souvent à des caprices de certains rois. Mais aussi des raisons politiques, ou plutôt politiciennes : finalement il n’y a que les hommes et les femmes politiques qui tiennent à leur petite baronnie locale.
Revenons à mes voisins, ma famille et moi : où habitons-nous ? A Bruxelles évidemment ! On se sent Bruxellois avant tout. Mais il se fait qu’on a trouvé une maison à Forest. Ca aurait pu être Schaerbeek, Uccle, Auderghem, Ixelles ou Bruxelles Ville, peu importe. Mais bon, ça a été Forest. Par hasard. Forest est une drôle de commune, dont le centre est occupé par des grands parcs, qui séparent le Haut (l’Altitude 100), assez bourgeois et conservateur, du Bas, occupé essentiellement par des populations immigrées. Il n’y a pour ainsi dire pas de centre, avec des commerces et de l’animation. Et l’administration communale est à plusieurs kilomètres de chez nous, alors que celle de Saint-Gilles est à deux pas. Pour notre plus grand malheur donc, nous habitons un tout petit bout forestois d’une rue saint-gilloise. Bon, jusque-là, en soi, ça n’est pas bien grave, me direz-vous. A vivre dans une telle enclave, il y a un petit côté typique, comme habiter Gibraltar, les Fourons ou les cantons rédimés, non ?
Sauf que le balayage des rues est communal. Ah ! Et que les balayeurs saint-gillois, eh bien, ils s’y entendent en propreté. Tandis que “nos” balayeurs forestois, eux, à part quelques coups de sonnette pour les étrennes de fin d’année, on ne les voit jamais. La frontière entre les deux communes est visible à l’œil nu : à l’est du 150 rue Antoine Bréart, c’est super clean. A l’ouest, c’est complètement dégueulasse. Notez qu’en outre, les chiens saint-gillois ils n’en ont rien à cirer de ces particularismes politico-administratifs. Eux, ils veulent faire leurs besoins dans le parc de Forest, c’est comme ça. On a quand même nos petites habitudes, non ? Bien sûr, il faut qu’ils aient le temps d’y arriver… Parce que, parfois, leurs maîtres se montrent moins véloces que leurs balayeurs. Conclusions si vous comprenez ce que je veux dire : les crottes saint-gilloises ne sont jamais ramassées par les balayeurs forestois. Il y a des guerres frontalières qui s’enclenchent pour moins que ça !

Et donc voilà : on en a marre d’avoir des trottoirs et des caniveaux dégueus. D’où cette idée du rattachisme des Forestois de la rue Antoine Bréart à la commune de Saint-Gilles. Serons-nous entendus ?… Rien n’est moins sûr.

D’autant plus qu’on a quand même quelques œufs à peler avec cette foutue commune de Saint-Gilles, qui vient de revoir complètement ses règles en termes de stationnement. En gros, pour une fois, c’est simple à comprendre : il faut payer partout. Ils disent que c’est pour une question de mobilité. Mais c’est idiot : en journée, à part dans quelques quartiers très commerçants, il n’y avait aucun problème de parking à Saint-Gilles. C’est la nuit qu’il y a des problèmes, quand il ne faut pas payer. La raison unique de ce nouveau plan est que les caisses de la commune sont vides. Faisons donc payer les étrangers qui viennent se garer dans notre belle commune, se sont dit les édiles. Les étrangers ? Ben nous, par exemple, habitants de cette enclave forestoise dans Saint-Gilles ! Nous ne sommes pas riverains de la rue où nous habitons. Et toutes ces voitures qui se garaient avant à Saint-Gilles viennent maintenant, par cette politique de repoussisme, écraser nos magnifiques crottes de chien. Ah oui, la ville est belle dans cette commune au si joli nom de Forest.

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